Lorient, ville composite, véritable palimpseste urbanistique moderne, n’a eu de cesse de se moderniser par et pour la guerre contre le perfide Albion. Depuis le dernier conflit mondial, elle gomme son passé belliciste pour révéler un visage plus accueillant et se sert désormais de son ouverture sur l’Océan Atlantique pour devenir le premier pôle mondial de course au large, laboratoire d’innovations marines surnommé la “Sailing Valley”. Cependant la ville ne renie pas sa vocation commerciale en étant le premier port de commerce breton devant Brest et premier port de pêche français en valeur devant Boulogne-sur-Mer. Terrain d’accueil de nombreux plaisanciers, les différents ports de la rade comptent au total plus de 2500 emplacements.
Or, au fil du temps, le port a tourné le dos à la ville, chacun évoluant indépendamment sans communiquer, phénomène accéléré par la tertiarisation de la société, les regards n’étant plus totalement tournés vers la mer.
Mon intention première était donc de relier la ville à ses ports, par un système simple de promenades, circuits piétons, etc. Cependant ce lien méritait d’être précisé : faut-il longer l’eau, ou seulement traverser le port pour aller vers elle ? Un peu des deux sûrement, mais le plus gros problème résidait dans la manière de répandre cette eau en cas de submersion dans les prochaines décennies. Comment adapter l’installation humaine à des aléas climatiques toujours plus pessimistes ? Quelle serait la prochaine nature du sol, après la précédente transformation d’un sol naturel couvert de landes ou de bois à un sol bétonné et imperméable ? De même que les vasières, devenues des quais sur pilotis ou draguées pour y construire des ports de plaisance ? Comment prévoir le recul des activités humaines sans pour autant renier ce qui fait l’utilité et la qualité de cette ville, à savoir son ouverture maritime, à la pointe Ouest du territoire métropolitain ?
