RE-CONSTRUIRE LE PAYSAGE PAR LA NÉCESSITÉ - Le plateau du Neubourg (27)

Le 02/01/2024

Dans Grand territoire

2022

ANALYSE

Le plateau du Neubourg est délimité par la vallée de la Risle à l’ouest, les vallées de l’Eure et de l’Iton au sud et à l’est et les petites vallées de l’Oison et d’Écaquelon au nord. Il se caractérise par un paysage d’openfield, dont la monotonie peut être rompue de manière ponctuelle par quelques rares boisements, lignes d’arbres le long des routes secondaires, ou vergers entourant les villages.

D’une population de 4000 habitants, Le Neubourg en est le centre d’attraction depuis le Moyen-Âge. Cette ville a été une place importante de négoce de bétail et de produits agricoles. Son marché est encore reconnu aujourd’hui. De nombreux villages espacés les uns des autres d’environ 2,5 km, et peuplés de 300 à 600 habitants prennent place de manière homogène sur ce territoire. Leur origine à tous remonte au moins au Xe siècle, en témoignent les nombreuses églises, chapelles, manoirs et fermes anciennes. On trouve souvent des châteaux d’époques plus récentes, allant du XVIIIe au XIXe siècle, leur point commun est d’être toujours placés dans un environnement boisé. 
Le Neubourg est donc un point stratégique de passage, du fait de sa position au milieu du plateau, à presque équidistance de Bernay à l’ouest (23 km), Louviers à l’est (20 km), Rouen au nord-est (35 km) et Evreux au sud-est (23 km). Pendant plus d’un siècle la démographie locale fut stagnante avant de doubler depuis les années 1950.
Riche région agricole, le plateau du Neubourg a été habité dès la préhistoire malgré le manque d’eau. En effet, il n’y a pas de cours d’eau, seulement des mares dans la partie inférieure du territoire. 
Concernant la géologie, le plateau agricole est composé de craie et d’argile à silex, recouvert d’une épaisse couche de limon. Ainsi, l’on trouve des terres agricoles là où le sol est très limoneux et riche, tandis que les boisements et forêts se trouvent là où le sol est de moins bonne qualité. Il est donc important de comprendre que ce paysage est façonné par l’agriculture depuis le Moyen-Âge par et pour son sol. Progressivement défriché jusque dans les années 60, inutile ici de parler de bocage ou de haies comme l’on peut trouver plus à l’Ouest, il n’y en a jamais eu. Ce sol est propice pour la culture de céréales, légumes ou arbres fruitiers, mais pas pour y planter des arbres de haut jet.

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 PROJET

Le Neubourg, ville-étoile   

    Création d’une « Ceinture verte » de vergers, maraîchage et élevage très proche de la ville afin de nourrir l’étoile du Neubourg et sa couronne au plus proche. Exemples de Pau et Limoges qui mettent en place ce principe via une SCIC (Société civile d’intérêt collectif).
    Conservation des grands axes majeurs afin de servir de voies d’export régional/national vers Rouen et Évreux. Les silos, ateliers, abattoirs, moulins, laiteries, scieries seront implantés le long de ces derniers.
    Répartir les services dans les villages intermédiaires.
    Créer une centralité, donner un rôle fédérateur au Neubourg, notamment comme pôle commercial et économique du plateau.
    Développer le tourisme et mettre en valeur le patrimoine local, les axes des nombreux châteaux, le bâti vernaculaire.

Le plateau céréalier, une nappe à secouer

    Sol propice à la culture de céréales, au maraîchage et aux arbres fruitiers et topographie plate donc cela restera un paysage d’openfield. Néanmoins il est possible et souhaitable de varier les cultures, formes et surfaces pour casser cette ambiance trop homogène et lisse.
    Cultures de plantes comme le lin ou le chanvre, dont les possibilités de valorisation sont multiples, donc installation d’ateliers de tissage et de transformation.
    Boisements épars conservés en futaie irrégulière/taillis afin de favoriser leur rôle tampon et abriter la faune sauvage.
    Les mares qui sont éparpillées sur la partie sud du plateau devront être protégées par un rayon d’inaction agricole de 100 m, sauf en cas d’abreuvement pour le bétail.
    La fin du règne de la voiture entraînera la fin des aires d’attraction de Rouen et Évreux, ainsi les mobilités devenant majoritaires, la localité sera considérée dans un rayon de 0 à 10 km. Les anciens chemins autrefois pédestres, aujourd’hui empruntés par les tracteurs et machines agricoles, retrouveront leur usage original sans gêner l’activité des paysans.
    La fin de la mondialisation excessive empêche l’approvisionnement en soja donc les éleveurs devront consacrer une partie plus grande de la surface de leur exploitation pour nourrir leurs bêtes.

Les boisements, entre refuge et ressource

    Création de zones tampons autour des berges et dans les boisements de fond de vallée.
    Gestion forestière à but commercial, conversion des boisements sur les plateaux en futaie régulière de haut jet pour en exploiter du bois d’œuvre. Pour les boisements dans les pentes, étant plus difficile à débarder et de moins bonne qualité, le bois extrait sera valorisé en bois de chauffage ou bois énergie.
    Là où la pente est la plus douce, les boisements de piètre qualité seront défrichés pour y laisser paître des vaches, chevaux, moutons.

 

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