Parc d'une maison en bord de Loire (44)

Le 22/04/2024

2024

    Cette propriété située à l’Est de Nantes, à Thouaré-sur-Loire, s’étend sur une belle surface, en plusieurs parcelles en longueur. L’accès à la maison, discret, se fait par un chemin bordé de trognes de chênes séculaires sur la limite Ouest, offrant une transition progressive entre la D68 et la partie habitée à aménager.
Orientée plein Sud, la maison construite à la fin des années 1960 profite de 6 grandes ouvertures permettant de profiter de la vue sur la campagne environnante baignée de soleil tout au long de la journée. Le parc est autant composé d’arbres endémiques comme le chêne que de sujets plus exotiques comme le cèdre, le sapin ou le pin maritime. C’est donc dans un cadre calme et accueillant que j’ai conçu un aménagement des extérieurs allant du jardin détaillé au parc paysager. 


Mon projet s’articule autour de 3 thématiques : 
    - préserver l’équilibre naturel/horticole des végétaux présents
    - casser l’effet linéaire du site tout en renforçant les perspectives
    - multiplier les ambiances paysagères du jardin


    Ainsi, j’ai choisi des végétaux compatibles avec les conditions météorologiques locales ou me suis inspiré de ceux que j’ai pu y relever : j’ai donc diversifié les variétés de chênes : du chêne pédonculé (Quercus robur) j’en suis venu aux chêne vert et liège (Quercus ilex et Quercus suber), tout en renforçant la présence du premier. Ensuite, j’ai cherché à conforter certaines ambiances comme celle assez champêtre des alignements de trognes qui se fondent en un massif de fougères et d’acanthe à l’ombre du marronnier, créant aussi un effet de seuil entre la partie prairie bucolique jouxtant le chemin et la maison et ses abords soignés.

    Puis, en observant l’orientation de la maison et de la parcelle, j’ai décelé lors de ma première visite des lieux un fort potentiel pour y créer une perspective majeure sur l’ensemble de la propriété. J’entends par là un axe qui traverserait la maison par la porte d’entrée au Nord, et continuerait à la perpendiculaire vers le Sud, s’ouvrant vers la campagne verdoyante des bords de Loire par une ouverture dans la haie au fond de la prairie. Cette perspective sera renforcée par le contraste entre le gazon et la prairie fleurie.

    Enfin, le point majeur de ma vision pour ce lieu était d’offrir une pluralité d’usages de ce dernier grâce à des outils simples. 
Au Nord de la maison, sur l’actuelle pelouse délaissée souffrant d’un déséquilibre de niveaux, s’articulera un verger ordonné. Dans le même axe central une allée de poiriers (Pyrus communis Beurré Hardy et Louise Bonne) créera un rythme et un prolongement de l’intérieur vers l’extérieur, guidant le regard vers un Acer cappadocicum ‘Rubrum’ aux jolies teintes rouges. A côté des pommiers et des figuiers se tiendront des quinconces. Le choix de ces arbres s’explique non seulement par leur rôle alimentaire mais aussi par leur capacité à décorer cette partie visible des larges vitres de la cuisine au fil des saisons. Afin de clôturer la partie gravillonnée de la cour, des boules d’if (Taxus baccata) se suivront, apportant une touche soignée à l’ensemble, de même que les haies basses d’if remplies en leur centre d’hortensias à feuilles de chêne (Hydrangea quercifolia). 

L’Est de la maison, ombragé en fin de journée, sera embelli grâce à un mélange de végétaux vivaces et d’arbustes comportant des hortensias ou des osmanthes. Aussi, des eucalyptus combleront les espaces vacants entre les sapins. Leur feuillage gris-bleu, leur écorce rougeâtre et le doux bruit de leur feuilles qui s’agitent apporteront une touche de mouvement et de couleur face à la rigueur et la sobriété de leurs voisins. 

La partie Sud quant à elle, est la plus hétérogène. Aux abords de la piscine et de la grande terrasse qui l’entourent, des plantes horticoles aux fleurs dans des nuances de blanc à rose se partageront les contours de cette large bande de teck, accompagnant en effaçant la différence de niveaux entre cette dernière et le gazon. Plus bas, à gauche, apparaîtront des vignes de table en plusieurs rangs. Leur emplacement n’est pas qu’esthétique : à cet endroit se fondent les derniers rayons du soleil de la journée, offrant une exposition lumineuse maximale aux vignes tout en sublimant leur feuillage vert transparent.
Au loin, à droite, sous les chênes et les pins seront plantés des espèces persistantes comme des camélias, osmanthes, pittosporums ou des rhododendrons, créant une ambiance de sous-bois fleuri, d’où se distinguent les silhouettes des arbres existants. Plus bas, des chênes lièges et pédonculés combleront le coin près de la haie au Sud le long du chemin. Ces plantations serviront aussi à arrondir le fond de cette parcelle, de même que la tonte du gazon en arc, afin d’accroître l’effet de perspective de l’axe central. 
Plus près de la maison, l’effet linéaire et monotone de l’allée sera réduit par un serpentage de myrsine africaine moutonnante, bordant ça et là les gravillons, avant de se muer en massif mixte autour de la maison et du garage. La façade ouest de cette dernière, très forte visuellement, pourra être végétalisée grâce à des plantes grimpantes comme de la vigne vierge ou de l’hortensia grimpant, ajoutant aussi du cachet à l’harmonie très lisse de la maison.

 

    Ainsi, mon projet se veut complet, à 360° : aucun espace n’est laissé au hasard, et chacun est habillé et réinterprété dans une ambiance singulière. La terrasse devient un belvédère bordé de massifs fleuris aux tons calmes et doux donnant sur une prairie champêtre aux contours arborés, tandis que de l’autre côté un verger ordonné se dévoile et surprend. 
Alors, les occupants des lieux évolueront le regard tourné vers l’extérieur, dans une nature non trop domestiquée mais suffisamment pour en récolter ses fruits.
 

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